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Aux Etats-Unis, des jours de congé pour que les grands-parents s’occupent de leurs petits-enfants

Kristal, la fille de Cinthia Shields, vivait une grossesse difficile. Alors, lorsque les jumeaux sont arrivés un peu en avance, la grand-mère a sauté depuis Golden, dans le Colorado, dans l’avion pour Phoenix, en Arizona. Et elle a pu s’occuper de sa première petite-fille Kora, pendant que les parents se concentraient sur les nouveau-nés à l’hôpital.
Mme Shields, 60 ans, a bénéficié d’un avantage rare dans les entreprises américaines. Son employeur, SentinelOne, entreprise experte en cybersécurité, lui a accordé cinq jours de congés payés, réservés aux grands-parents. Puis, elle a pu reprendre son travail à distance, le temps que les nouveaux parents s’organisent. « Je n’étais pas sous pression, dit-elle, reconnaissante. Je me suis sentie soutenue moralement et financièrement par mon entreprise. »
Ces congés spéciaux sont particulièrement bien venus en Amérique, car les temps de vacances sont limités. Il n’y a pas d’obligation légale, tout dépend du bon vouloir de l’entreprise : ainsi, les salariés du privé disposent régulièrement d’une dizaine ou quinzaine de jours de congé par an. Selon le Bureau des statistiques sur le travail américain, seuls 71 % des salariés d’entreprises de moins de 50 salariés avaient accès à des congés en 2021. Après dix ans de travail, 33 % des salariés de l’industrie bénéficiaient de quinze à dix-neuf jours, et 17 % de plus de vingt-quatre jours.
« Nous essayons de répondre aux besoins de l’ensemble de notre force de travail, explique Divya Ghatak, la directrice des ressources humaines de SentinelOne. J’ai d’abord planché sur les congés maternité. Je les ai étendus à seize semaines. » Mme Ghatak élimine ensuite la distinction entre sexes : hommes et femmes bénéficient du même congé d’accueil d’un enfant. Puis elle élargit la couverture maternité aux grands-parents. « Eux aussi, insiste-t-elle, font partie de la force de travail. Et ils ont leurs propres besoins. » La direction de SentinelOne désire avoir des effectifs diversifiés. Quinze pour cent des salariés ont plus de 50 ans et Mme Ghatak tient à garder ces employés expérimentés. « Embaucher et former un nouveau salarié coûte cher, note-t-elle. Notre entreprise va croître plus vite si nous fidélisons les personnels expérimentés. »
Pour l’instant, une poignée seulement d’employés de SentinelOne a utilisé les congés grands-parents. Ce dispositif, note Rich Fuerstenberg, consultant du groupe Mercer, est « un programme de niche », censé répondre à une force de travail de plus en plus variée. C’est un outil de recrutement et de fidélisation de ses troupes. « Le marché de l’emploi est encore tendu, dit-il. Et ce genre d’avantage à la carte permet de se différencier des autres employeurs. »
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